i'll stand by you...

La nuit avait été longue, très longue. Une journée de boulot normale, surplombée d’une nocturne dans les sous-sols de la ville, autant dire qu’il était vanné. Habituellement, Andy trouvait le moyen de conjuguer ses deux boulots pour ne pas avoir à être opérationnel non-stop, mais cette nuit il avait été appelé en urgence par le chef de service nocturne du métro de Vancouver. L’un des gars s’était visiblement blessé en début de service, et personne n’était disponible pour le remplacer ; ne restait que lui. Il aurait très bien pu rechigner, prétexter, se défiler, mais ce n’était ni dans ses habitudes, ni dans ses possibilités : une soirée payé le double de l’habituelle, il ne pouvait tout simplement pas dire non. Alors il avait enchainé, de la plus simple des façons, rentrant juste chez lui quelques minutes histoire de prendre une douche et d’enfiler des vêtements propres. Rentré à quatre heure, il avait tout simplement atterrit dans son lit, sans même prendre la peine de se changer : il n’avait plus la force de faire un pas de plus. Réveillé à huit heures par son patron lui annonçant qu’il pourrait arriver une heure plus tard ce midi-là, il ne chercha même pas à comprendre, raccrocha en remerciant le ciel de l’avoir entendu ! Un café et une bonne douche plus tard, il entendit la porte d’entrée claquer à l’autre bout de l’appartement. Sortant de sa chambre, il remarqua la led du répondeur clignotant : un message de leur mère. Il n’avait même pas été jusqu’à la fin de l’écoute, le discours ne l’intéressait pas, point. Presque neuf heures à la pendule de la cuisine, Anderson se dirigea vers la chambre de sa sœur, visiblement présente. Il resta quelques instants devant sa porte, hésitant à frapper, se résignant une première fois avant de revenir à la charge. « Dakota ? » comme à son habitude, il entrait après avoir frappé, sans même attendre qu’elle lui signale ou non qu’il avait le passe-droit pour entrer. Passant la tête par l’embrasure de la porte, il jeta un rapide coup d’œil dans la chambre avant de trouver sa sœur du regard. « Je prépare le ptit dej’, si ça t’intéresse… » Il allait s’en aller, mais repassa de nouveau la tête par la porte « Ah !... maman à laisser un message sur le répondeur… » Ni plus, ni moins. Il referma la porte, laissant à la jeune femme le choix de le rejoindre ou non.

Se dirigeant de nouveau vers la cuisine, première constations, un frigo quasiment vide. Après un soupir, il sorti les quelques œufs restant, entreprenant la préparation dudit petit déjeuné. Il avait appris à s’occuper de lui, puis à s’occuper d’elle, bien qu’elle soit assez âgée pour ne pas avoir besoin de son aide. Seulement esprit protecteur fraternel, il se voulait présent dans sa vie, à défaut d’y voir ses parents. Elle était sa famille, son seul bout de passé qu’il acceptait. Alors oui, ils n’étaient pas forcément très adroits l’un envers l’autre, oui, les conflits se faisaient parfois lourds, mais jamais, jamais il ne la laisserait se débrouiller seule. Il s’était fait le serment d’être là pour sa sœur… il ne pouvait pas briser cette promesse. Résolument pas. Lâchant un juron en voyant le pain légèrement cramé sortir du grille-pain, il l’attrapa du bout des doigts pour en remettre une autre fournée. Que la matinée commençait bien…